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Redon, un énorme chantier en vue pour remplacer le pont ferroviaire

Publié le 09/09/2024

Le top départ du remplacement du pont ferroviaire de Redon, enjambant la Vilaine, sera donné en 2026. L’énorme chantier à 26 millions d’euros se déroulera jour et nuit durant deux ans et demi sans arrêt du trafic, sauf une petite semaine en 2027 pour la pose du nouveau tablier central. Le pont débouchant sur des zones habités, riverains et automobilistes seront inévitablement concernés.

Les premières piles supportant le pont-rail de Redon ont été érigées en 1863 lors de l’arrivée du chemin de fer. La travée actuelle de 43 m surplombant la Vilaine et sur laquelle passent les trains, date, elle, de 1935. Des interventions notables ont été réalisées en 1935 et 1960 mais les études périodiques ont révélé que l’ouvrage commence à souffrir de son âge. « Les analyses ont montré des signes de corrosion sur les tabliers et les piles et culées ont aussi besoin de travaux », explique Anne Henry, pilote d’opération à SNCF Réseaux.

Un nœud ferroviaire important

Pas d’urgence immédiate, le pont ne va pas s’écrouler du jour au lendemain. « Mais si on ne fait rien, à moyen terme il faudrait limiter le tonnage et la vitesse. » 

Redon étant un nœud ferroviaire important puisque tous les trains du Sud Bretagne passent par sa gare et son pont enjambant la Vilaine pour rejoindre Rennes ou Nantes, SNCF Réseau a décidé de bâtir un nouveau pont, en lieu et place de l’actuel, dans le cadre de son programme de régénération des ouvrages d’art.

Patrimoine, habitations, milieu naturel… Des contraintes nombreuses

La situation géographique avec l’hypercentre de Redon d’un côté et le quartier pavillonnaire de la digue nord à Saint-Nicolas-de-Redon de l’autre a demandé sept années d’études. Il faut dire que les paramètres à prendre en compte sont nombreux.

« On est en site urbanisé, il y a deux axes départementaux, des monuments historiques, un cours d’au navigable en dessous, des bombes larguées pendant la guerre, une zone qui est inondable mais aussi de l’amiante et du plomb sur l’ouvrage », énumèrent les responsables de SNCF Réseaux. À cela s’ajoute tout un volet naturel : une zone humide classée Natura 2000 borde le projet et nécessite la demande prochaine d’une autorisation environnementale.

Maintien de la circulation des trains

La difficulté majeure est peut-être le maintien quasi permanent de la circulation des trains pendant ce chantier qui s’annonce long. Les prémices avec les dévoiements des réseaux enterrés sont dans moins d’un an, probablement à l’été 2025 coté quai Saint-Jacques. Le chantier en lui-même, selon les estimations provisoires, s’étalerait sur deux ans et demi démarrant début 2026 pour s’achever avant l’été 2028.

Un assemblage sur place

 

Mais comment remplacer un pont sans couper le trafic ? Les tabliers seront assemblés sur place à Saint-Nicolas-de-Redon. Des palées, supports provisoires pour soutenir les nouveaux tabliers vont être construites. « Lorsque nous installerons la travée du milieu, au-dessus de la Vilaine, ce sera un peu comme le jeu du taquin l’une se sera décalée et l’autre sera poussée pour prendre sa place », détaille Anne Henry. Un taquin géant qui doit ne doit durer que 127 heures, en octobre 2027.

 

D’immenses grues, probablement jamais vues à Redon, se chargeront des travées aériennes au-dessus des voies de circulation en bas de la rue du Tribunal, côté Redon et place Le Grévès, côté Saint-Nicolas-de-Redon. L’effectif du chantier variera de 30 à 60 compagnons selon ses phases. Un dispositif d’une ampleur similaire avait été déployé à Trignac (Loire-Atlantique).

Pas de révolution esthétique à prévoir

Le pont-rail changera-t-il d’aspect ? C’est la question que beaucoup se posent. Ce vaste chantier pourrait en effet être l’occasion de donner un aspect plus moderne à l’ouvrage. Pas vraiment.

« C’est l’architecte des bâtiments de France qui a la main sur ce sujet, plusieurs monuments classés sont en effet dans un périmètre proche », indique la responsable de SNCF Réseaux. De fait, la haute rambarde métallique ajourée serait conservée avec un motif répété différent, en forme de V pour treillis. À noter toutefois qu’une pile sera supprimée à Saint-Nicolas et que la voie sera désormais ballastée, gage de plus de confort pour les usagers mais aussi pour les riverains qui, selon le maître d’ouvrage, devraient moins subir le bruit des passages.

Des nuisances inévitables pour les riverains et les automobilistes

Qui dit chantier dit nuisances inévitables. Les habitants de la digue nord seront les principaux impactés puisque la base vie sera implantée près de Point P et que c’est là que seront assemblés les nouveaux tabliers. Bruit la nuit, vibrations, ballet de camions, mise en impasse… Les craintes sont multiples et les riverains veulent être étroitement concertés. « Notre objectif est de limiter au maximum les nuisances mais cela reste un chantier. Une rencontre sur place est programmée en octobre », souligne Anne Henry.

Des impacts sont aussi à prévoir sur la circulation quai Saint-Jacques, avec notamment un épisode de plusieurs mois ou le trafic sera dévié vers le centre-ville de Redon ou en amont, principalement la nuit. Si les travaux doivent commencer en février 2026, les vacances d’été 2025 seront mises à profit pour dévier les réseaux souterrains du côté de Redon. Des premiers coups de pelleteuses qui donneront le coup d’envoi d’un chantier pas banal.

Les dates à retenir

Été 2025 : dévoiement des réseaux côté Redon (circulation alternée quai Saint-Jacques). Février 2026 : lancement du chantier (circulation nocturne interdite quai Saint-Jacques d’avril à novembre). Octobre 2027 : mise en place des tabliers (Interruption du trafic ferroviaire durant 127 heures, quai Saint-Jacques fermé à la circulation jour et nuit). Plus globalement d’avril 2026 à fin janvier 2028, la circulation serait alternée.

Le chantier en chiffres

Longueur de l’ouvrage : 100 m dont 43 au-dessus de la Vilaine. Quantité de métal du nouvel ouvrage : 650 t. Montant des travaux : 26 M€. Durée des études et des travaux : plus de neuf ans dont deux et demi de chantier. Effectif sur place : 30 en moyenne et 60 pendant l’opération de grande ampleur de 2027. Durée de l’interruption du trafic ferroviaire : 127 heures.

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